Enfreignant la consigne de silence de sa hiérarchie, un praticien [en urgences hospitalières]raconte à «Libération» un drame survenu dans son hôpital. D’après son récit, une octogénaire souffrant d’une atteinte rénale sévère est décédée, mercredi, après plus de sept heures d’attente.
Ses mots se bousculent entre colère et désarroi. Ludovic (1) est urgentiste hospitalier. Vingt-trois ans qu’il exerce ce métier, «le plus beau du monde», quoique depuis mercredi, il ne sait plus vraiment : «On n’a même plus les moyens de l’humanité. C’est monstrueux. On a sombré. Ce n’est plus possible.» Quand il a découvert jeudi dans Libération que le vice-président du Samu-Urgences de France, Louis Soulat, estimait tout comme peu avant lui le ministre de la Santé, François Braun, que les urgences hospitalières avaient cet été «limité la casse», Ludovic n’y a plus tenu.
Enfreignant les consignes de silence de sa hiérarchie et de la tutelle administrative, il a décidé de lever le voile, sous couvert d’anonymat du lieu et des protagonistes, sur les conditions d’un décès survenu mercredi aux urgences d’un hôpital de proximité en région Grand-Est. Un drame inopiné, mais qui bouscule l’éthique de soignants, confrontés au quotidien à la dégradation de leurs conditions d’exercice et d’accueil des patients.
Quand l’ambulance dépose Madeleine (1), 82 ans, à la porte des urgences en cette fin de matinée, Ludovic la prend immédiatement en charge. L’octogénaire est visiblement mal en point …
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