[VIDÉO] Danièle Linhart : « Sans socialisation, le travail perd de sa réalité et devient de plus en plus douloureux »

Stress Travail et Santé

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À l’heure du métro-boulot-dodo et à la veille d’un nouveau confinement, qui va favoriser plus encore le télétravail, quel sens le travail peut-il avoir ? Danièle Linhart, sociologue spécialiste du travail, est l’invitée de la Midinale.

Une Midinale à voir..

Et à lire…

Sur le double meurtre au Pôle Emploi de Valence

« Avant la pandémie, ce qui dominait dans l’opinion publique, dans les médias et dans les analyses sociologiques et psychologiques du travail, c’était l’importance du nombre de suicides, de tentatives de suicide, d’autoexclusions et de mises en inaptitude. »
« Le climat anxiogène déclenche un sentiment d’impuissance totale tel que des gens fragiles peuvent arriver à commettre des actes épouvantables. »
« On peut considérer qu’il y a des gens qui n’arrivent pas à s’adapter au monde du travail tel que nous le connaissons, qu’ils ne sont pas suffisamment résilients… Ces gens-là ne peuvent essuyer que des échecs qui entrainent du ressentiment. Mais c’est une inversion des responsabilités : s’il y a autant de mal-être, de burn-out et de souffrance psychiques au travail, c’est parce que nous sommes dans un monde dominé par des logiques managériales particulièrement délétères. »

Sur la crise économique actuelle qui va entraîner des licenciements

« Une personne en échec professionnellement va se retrouver dans une exclusion sociale. »
« Etre privé d’un emploi est vécu de façon très douloureuse parce que les salariés ont l’impression de ne plus avoir de valeur citoyenne et sociale. »
« Les sans emploi souffrent d’une illégitimité : ils ne peuvent prendre pied de façon citoyenne dans la société pour contribuer à sa pérennité. »
« Il y a un développement d’un sentiment d’impuissance qui existe déjà chez ceux qui ont un emploi car la relation salariale implique une subordination avec un modèle de modernisation managériale de plus en individualisé et personnalisé. »
« Auparavant, on pouvait exister collectivement malgré la subordination (par la grève, un peu de sabotage…). »
« Il y a une précarité subjective pour des gens, y compris fonctionnaires ou en CDI, parce que la subordination est personnalisée et cela les rend dépendants et impuissants. »

Et la suite, «  Faut-il repenser le travail ? » et «  Sur le travail en cette période de pandémie« , sur le site www.regards.fr

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