Jacques Attali prend la défense des « sans bureau fixe » dans les entreprises

13 avril 2015 | Emploi et Chômage, Inégalités et Discriminations, Stress Travail et Santé

Avec un chômage qui touche environ 10 % de la population active, une précarisation endémique et des salariés moroses, il est difficile de dire que le marché du travail est dans un bon état en France.

Comment améliorer les choses ? L’exécutif, qui a abandonné l’idée d’une « inversion de la courbe du chômage », évoque un « frémissement ». Jacques Attali, lui, a d’autres idées. Plus concrètes. L’angoisse passe, selon lui, par la lente disparition des bureaux individuels dans les entreprises.

« De plus en plus d’entreprises se targuent aujourd’hui d’être parvenues à la pointe de la modernité en n’affectant plus un bureau fixe à leurs collaborateurs, qui doivent désormais se contenter d’un poste de travail provisoire.
Les sièges sociaux deviennent des sortes d’hôtel de passage, où les collaborateurs, incités à travailler de chez eux, ou de chez leurs clients, ne viennent que quand ils ne peuvent vraiment pas faire autrement. Seuls les chefs, de moins en moins nombreux, conservent un bureau. Et encore : il devient chic, pour un patron, de se vanter de ne pas avoir de bureau. »

C’est « chic » pour un patron, mais moins pour le « collaborateur » (donc ça veut dire « salarié »), qui devient « un mercenaire de passage, un travailleur intermittent, à la loyauté provisoire, à qui rien n’interdit de travailler ailleurs ». A moins qu’il soit sous contrat, même sans bureau.
Pour M. Attali, être « sans bureau fixe » est le premier signe d’une chute inexorable au sein de l’entreprise : le « collaborateur » doit d’abord « rapporter chez lui photos, brosse à dents et tasse à café, il n’est déjà plus d’une certaine façon, dans l’entreprise ».
Car « perdre son bureau c’est, d’une certaine façon, se préparer à prendre la porte », puisqu’on « licencie plus facilement quelqu’un qui n’a pas de bureau que quelqu’un qui peut s’accrocher à quelques mètres carrés bien à lui ». Une affirmation difficilement vérifiable.

Lire la suite sur le site du Monde

A lire dans le magazine

Malaise dans le travail

Ce dossier de CarnetPsy interroge les enjeux de santé mentale et de souffrance psychique dans la...

Réseaux Sociaux

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour des infos spéciales ou échanger avec les membres de la communauté.

Aidez-nous

Le site Souffrance et Travail est maintenu par l’association DCTH ainsi qu’une équipe bénévole. Vous pouvez nous aider à continuer notre travail.