En 2019-2020, 19 % des personnes de 18-49 ans déclarent avoir subi « des traitements inégalitaires ou des discriminations », contre 14 % en 2008-2009.
Insee Première N° 1911, paru le 05 juillet 2022 – Jérôme Lê, Odile Rouhban, Pierre Tanneau (Insee), Cris Beauchemin, Mathieu Ichou, Patrick Simon (Ined)
Cette augmentation de l’expérience déclarée de discrimination concerne principalement les femmes. Pour celles-ci, le motif sexiste est devenu la cause principale de discrimination, dépassant ceux liés à l’origine, la nationalité ou la couleur de peau.
Pour les hommes, la hausse du sentiment discriminatoire s’explique principalement par une augmentation dans la population des profils rapportant le plus de discriminations.
Pour les personnes musulmanes, les motifs de discrimination se déplacent de l’origine vers la religion par rapport à 2008-2009.
À caractéristiques égales, l’origine immigrée ou ultra-marine demeure le principal déterminant des expériences déclarées de discrimination, pour les hommes comme pour les femmes.
Malgré une plus forte sensibilisation ces dix dernières années, entamer des démarches à la suite de discriminations reste rare.
Le sentiment de discrimination augmente de 5 points en dix ans
Les discriminations sont au cœur des débats de société depuis plus de vingt ans. De nombreux testings ont démontré l’existence de biais discriminatoires à l’embauche [Arnoult et al., 2021] ou dans la recherche de logement. L’enquête Trajectoires et Origines (TeO) (sources) a enregistré l’expérience auto-déclarée des discriminations en utilisant le même questionnement en 2008-2009 et en 2019-2020. À la question « Au cours des cinq dernières années, pensez-vous avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations ? », 14 % de la population de 18 à 49 ans vivant en ménage ordinaire en 2008-2009 avait répondu « souvent » ou « parfois » (Voir figure 1).
Dix ans plus tard, en 2019-2020, cette proportion est passée à 19 %. Au niveau individuel, la hausse du sentiment de discrimination peut refléter deux choses : d’une part, une augmentation des traitements défavorables subis et d’autre part, une plus grande sensibilité à la question des discriminations. Autrement dit, pour un même traitement subi, les personnes sont peut-être plus promptes à déclarer des discriminations aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a dix ans.
VOIR TOUS LES GRAPHIQUES ET TABLEAUX SUR LE SITE DE L’INSEE
Pour les femmes, le motif sexiste est devenu la principale source de discrimination, devant les origines
En dix ans, l’augmentation du sentiment de discrimination est davantage marquée pour les femmes que pour les hommes. En 2019-2020, 21 % d’entre elles déclarent avoir subi des discriminations, contre 16 % des hommes, alors qu’en 2008-2009, ces proportions étaient relativement proches (14 % contre 13 %).
Le motif sexiste est devenu la principale source de discrimination pour les femmes : 46 % pensent avoir été discriminées en raison de leur sexe, contre 28 % en 2008-2009, où elles citaient ce motif après l’origine, la nationalité ou la couleur de peau (figure 2). Pour les hommes, l’origine demeure le principal motif de discrimination ressentie (dans 58 % des cas, contre 32 % pour les femmes en 2019-2020).
…
Le rapport est intégralement consultable sur le site de l’INSEE :
- Le sentiment de discrimination augmente de 5 points en dix ans
- Pour les femmes, le motif sexiste est devenu la principale source de discrimination, devant les origines
- Le sentiment de discrimination persiste parmi les personnes d’origines immigrée et ultra-marine
- Pour les musulmans, les motifs de discrimination se déplacent de l’origine vers la religion
- Les profils rapportant plus de discriminations sont devenus plus nombreux depuis dix ans
- À caractéristiques égales, l’origine géographique demeure le principal déterminant des déclarations de discriminations
- Malgré une plus forte sensibilisation, entamer des démarches à la suite de discriminations reste rare
Informations médicales, juridiques, administratives complètes dans nos GUIDES SOUFFRANCE & TRAVAIL
- Guide Pratique pour les Travailleurs
- Guide pour les médecins généralistes
- Guide pour les médecins du travail
- Guide pour les Acteurs de l’Entreprise
- Guide de la Fonction Publique
- Guide des violences sexistes et sexuelles au travail
Le saviez-vous ? Vous pouvez soutenir l’association Souffrance & Travail fondée par Marie Pezé !
L’équipe Souffrance et Travail est entièrement bénévole: les membres de l’association qui a créé le site, les contributeurs, la rédac chef, et le webmaster. Tous les frais sont à notre charge, même l’hébergement du site, qui est désormais conséquent car nous recevons plus de 30 000 visiteurs par mois.
DCTH, Diffusion des Connaissances sur le Travail Humain, est une association Loi 1901 d’intérêt général. Vous pouvez donc soutenir notre action en envoyant un don, déductible à 66 % de vos impôts (article 200 CGI). Un reçu fiscal vous sera délivré.