Dans l’intimité du travailleur

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Les récits collectés par Patrice Bride et Pierre Madiot auprès de professionnels venus d’horizons les plus divers permettent à ces travailleurs de « dire leur travail », d’en mesurer son importance.

« Mines de faire. Récits de travail », Coopérative Dire Le Travail« Il arrive que je sois insulté par des gens, alors que je travaille », témoigne Jean, cantonnier. « Elle est dans mes bras, elle fait un infarctus, elle est en train de mourir (…). Je serai en retard pour les rendez-vous suivants (…). Pas simple d’arriver chez eux avec le sourire » (Anne-Françoise, infirmière à domicile). « Mon inspecteur s’est même fâché façon chef cuisinier dans un resto après ses commis (…). Ma liberté de pensée semble lui poser problème » (Sylviane, enseignante). « Au bout de quelques semaines, j’étais pris dans une sorte de routine, de morosité » (Nicolas, ingénieur, puis animateur)… Tous racontent leur travail dans Mines de faire.
Les récits collectés par Patrice Bride et Pierre Madiot auprès de professionnels venus d’horizons les plus divers « pointent des émotions et des désirs qui ne masquent ni la souffrance ni la colère lorsque les conditions de travail le rendent difficile », expliquent-ils.
A ces contraintes correspondent aussi des défis, de la « débrouillardise », « de grandes causes », ou plus simplement « le plaisir d’agir » : « l’histoire de vie des gens qui sont soignés ici devient un peu une partie de ma propre histoire (…). Je me sens considérée et heureuse dans mon travail », explique Isabelle, agent d’entretien dans un hôpital.

Mieux maîtriser son travail

« Ce travail me passionne. J’apprends sans cesse et j’essaie surtout de me garder des dogmes et des certitudes » (Ariane, diététicienne). André, dans le bâtiment, est arrivé du Congo en 2004. « J’aime mon métier. Les chefs me font confiance. Là où il y avait un terrain en friche, il y a des Français qui habitent. Je sais que c’est moi qui l’ai fait », explique celui qui a fini par obtenir un permis de travail et aspire désormais à la nationalité française.
Ces témoignages, d’abord publiés sur le site de la coopérative Dire Le Travail, permettent à ces travailleurs, quels que soient les statuts sociaux, de «dire leur travail», d’en mesurer son importance. « Une étape, expliquent les auteurs, pour mieux le maîtriser ».
« Mines de faire. Récits de travail », de Patrice Bride et Pierre Madiot. Volumes 1 et 2.
Coopérative Dire Le Travail, 100 pages, 8 euros.
Via la site du Monde 
 

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