Jean Ferrette (dir.), Souffrances hiérarchiques au travail. L’exemple du secteur public, Paris, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », 2014, 227 p., Inclut un entretien avec Christophe Dejours ; postface de Marc Loriol, ISBN : 9782343023496.
Cet ouvrage est le fruit d’un colloque organisé en octobre 2012 par le syndicat Sud Éducation, portant sur la souffrance d’origine hiérarchique. Douze articles répartis en quatre sections inégales composent le livre. Elles portent sur : la qualité du travail, les dispositifs d’évaluation, les rapports de subordination et formes d’adhésion au travail, et les alternatives. Les articles proviennent de travaux empiriques aux méthodes variées : questionnaire, entretiens, auto-ethnographie, analyse de témoignages…
L’objectif de l’ensemble est de mettre en lumière un phénomène souvent dénié au sein de la fonction publique : la souffrance au (à cause du) travail. En effet, comment serait-il possible de souffrir et de se plaindre de cette souffrance lorsque l’on dispose notamment de la sécurité de l’emploi ?
Les auteurs remplissent parfaitement cet objectif en dessinant l’état de la fonction publique, où des valeurs antagonistes s’entrechoquent, où les indicateurs de performance deviennent le produit du travail masquant le travail réel, où la précarisation du travail génère un engagement soumis des agents et grève l’action collective.
Mais quel rôle, quelle place et quelle responsabilité porte la hiérarchie dans les phénomènes de souffrance au travail ? C’est l’interrogation qui traverse l’ouvrage. Cependant, il ne s’agit pas ici, pour la plupart des contributeurs, d’accuser ou de clouer au pilori les encadrants.
Lire l’intégralité du compte rendu sur le site Lectures.revues.org