L’ancien PDG de France Télécom, Didier Lombard, est convoqué mercredi par le juge d’instruction chargé de l’enquête sur la vague de suicides de salariés (35) de l’opérateur en 2008 et 2009 pour une éventuelle mise en examen, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Suicides à France Télécom: l’ex-PDG Didier Lombard convoqué par le juge
PARIS (AFP) – 04.07.2012 09:56
France Télécom, en tant que personne morale, est convoqué vendredi par le juge Pascal Gand en vue d’une possible mise en examen pour « harcèlement moral » dans cette enquête ouverte depuis avril 2010, a confirmé de son côté la direction de France Télécom à l’AFP.
« Il n’y a aucune accélération de la procédure. Nous sommes dans une procédure normale, tout semble être conforme », a indiqué la direction de l’opérateur. Plusieurs anciens hauts cadres doivent également être entendus par le juge Pascal Gand et peut-être mis en examen, ont ajouté les sources proches du dossier.
Cette enquête pour « harcèlement moral » instruite au pôle santé public du tribunal de grande instance de Paris avait été lancée en avril 2010 après un rapport de l’Inspection du travail mettant en cause la politique de gestion du personnel et une plainte de la fédération Sud-PTT fin 2009.
Début avril, des perquisitions ont été menées au siège parisien de France Télécom-Orange. En 2008 et 2009, le nombre de suicides de salariés de France Télécom s’est établi à 35, selon direction et syndicats.
Engagée dans des restructurations, l’entreprise avait notamment supprimé 22.000 postes entre 2006 et 2008 et procédé à 10.000 changements de métier durant cette même période.
Le rapport de l’Inspection du travail avait notamment analysé 14 cas de « suicides, tentatives de suicides et de dépression pathologique », liés selon elle à la politique globale du personnel et susceptibles d’une qualification pénale.
L’Inspection du travail pointait notamment « la politique de réorganisation et de management » menée depuis 2006 et soulignait que les dirigeants de France Télécom avaient été alertés « à maintes reprises (…) des effets produits sur la santé des travailleurs ».