Des femmes plus nombreuses au travail mais aussi plus souvent à temps partiel, des contrats plus souvent précaires, un chômage qui a bondi, notamment parmi les jeunes : en trente ans, le marché du travail a sensiblement changé en France, selon l’Insee, pas forcément pour le meilleur.
Dans un document baptisé « Trente ans de vie économique et sociale » et rendu public aujourd’hui, l’institut national de la statistique note qu’en 2012, la France comptait 6,2 millions d’actifs de plus qu’en 1975, le taux d’activité des 15-64 ans étant passé de 69% à 71%. Les femmes représentent désormais près de la moitié des actifs contre 39% en 1975.
Mais en trente ans, le temps partiel s’est aussi fortement développé, surtout pour les femmes. Parmi celles qui travaillent, 30% sont à temps partiel contre 16% en 1975, ce qu’elles ne souhaitent pas dans près d’un tiers des cas.
Les contrats de travail temporaires sont par ailleurs de plus en plus nombreux, en particulier parmi les jeunes: en 2012, 52% des salariés de moins de 24 ans sont en CDD, en intérim ou apprentissage. Ils n’étaient que 18% en 1982.
D’une façon générale le CDI a reculé en trente ans, mais reste très majoritaire, passant de 94% à 87%.
Sur le front du chômage, l’Insee rappelle qu’entre 1975 et 2012, le chômage a connu dix ans de hausse puis des fluctuations entre 7,4% et 10,7%. L’institut note que les différences par âge sont de plus en plus marquées, le taux de chômage des jeunes de moins de 15-24 ans étant notamment passé de 6,8% en 1975 à 23,9% en 2012.
L’Insee note qu’en la matière, l’absence de diplômes est plus pénalisante que par le passé.
Par catégorie socio-professionnelle, les cadres n’ont pas eu à souffrir, leur taux de chômage étant resté le même en 2012 qu’au milieu des années 1980. Il a légèrement augmenté pour les professions intermédiaires, tandis que ce sont les ouvriers et employés qui ont « des taux de chômage plus élevés et plus volatils ».
Alors que le gouvernement mise notamment aujourd’hui sur les contrats aidés pour faire face au chômage, l’Insee rappelle qu’à la fin des années 1990, plus de 800.000 bénéficiaires ont pu être recensés, loin des niveaux actuels (moins de 300.000 en 2012). L’institut note que ce nombre de bénéficiaires ne correspond pas au nombre d’emplois effectivement créés, en raison d’effets d’aubaine, avec un niveau maximum d’environ 500.000 emplois créés en 2000 et autour de 200.000 en 2012.
Voir l’article sur le site du Figaro.
Les incidences économiques de l’action pour le climat : focus sur le marché du travail
Les effets de la transition écologique sur le niveau agrégé d’emploi seront relativement faibles....