Un an après la mort soudaine d’un jeune stagiaire de Bank of America, Goldman Sachs vient de limiter le nombre d’heures effectuées par ses stagiaires.
Rentrez chez vous avant minuit! «Travaillez dur mais pas trop» et ayez «des centres d’intérêts en dehors de l’entreprise». Telles sont les consignes reçues par les stagiaires qui travailleront désormais chez Goldman Sachs cet été. Cette injonction intervient alors que le flot des stages d’été débute, un an après le décès d’un jeune de 21 ans, Moritz Erhardt. En stage de 7 semaines à Londres dans la prestigieuse Bank of America Merrill Lynch, le jeune Allemand avait été retrouvé mort après avoir travaillé 72 heures de suite! Le stagiaire avait passé trois nuits blanches au bureau. Une situation qui s’était réitérée à huit reprises les deux semaines précédentes sans que ne s’alarme son tuteur de stage, pourtant au courant du rythme de son protégé. Le stress et le manque de sommeil auraient été à l’origine de la crise d’épilepsie qui a conduit à son décès.
«Travaillez dur mais pas trop»
Un an après ce drame, Goldman Sachs a donc décidé de mettre en place une série de règles internes afin d’améliorer les conditions de travail de ses stagiaires. Ceux-ci ne peuvent désormais plus travailler au-delà de 17 heures par jour. Pour s’assurer de cela, la banque d’affaire a mis en place un couvre-feu: les stagiaires devront être partis avant minuit du bureau et ne pourront pas arriver le matin avant 7 heures. Des horaires qui restent malgré tout éreintants et difficilement concevables pour des jeunes, encore en études supérieures.
Cette mesure fait suite à une série de réformes mises en places par plusieurs banques anglo-saxonnes, afin d’améliorer les conditions de travail de ses salariés «juniors». Depuis un an, la banque requiert d’eux qu’ils ne soient pas dans les bureaux entre le vendredi soir, 21 heures et le dimanche matin, 9 heures. Ceux-ci ont entre autres, bénéficié d’une augmentation de salaire de 20%.
Le milieu de la finance est réputé à juste titre particulièrement dur psychologiquement et physiquement. Horaires à rallonge, compétition et stress sont le lot quotidien de ce secteur dans lequel les suicides et burn out ne sont pas rares. Une réputation qui n’empêche pas le secteur financier de rester très attractif pour le jeunes diplômés, parfois prêts à tout pour intégrer une grande banque de la City.
ViaLe Figaro