Accidents du travail : la France, plus mauvais élève européen

Mise à jour le 23 février 2023 | Stress Travail et Santé

D’après une nouvelle étude, la France détient actuellement le taux d’accidents du travail non mortels le plus élevé d’Europe. Les seniors sont les plus touchés par ces incidents.

Chaque année, plus de 200 000 travailleurs décèdent de maladies professionnelles au sein de l’Union européenne et la France se situe en haut du panier (3,5 accidents mortels pour 100 000 employés en 2019). Comment expliquer ces chiffres ? Quels sont les secteurs d’activité les plus touchés ? Pourquoi les seniors semblent-ils plus impactés ? Éléments de réponse.

Les troubles musculo-squelettiques pointés du doigt

Les chiffres sont sans appels. D’après l’enquête menée par la Mutualité Française dans le cadre de la 6e édition de « l’Observatoire de la santé au travail », la France se distingue par son taux d’accidents non mortels « le plus élevé d’Europe » : 3425 accidents du travail pour 100 000 personnes en emploi.

A titre de comparaison, la moyenne européenne se situe à un niveau deux fois moins élevé : 1603 accidents non mortels pour 100 000 employés. Par « accidents du travail non mortels« , on entend tous ceux qui nécessitent au moins 4 jours d’arrêt de travail.

Si les causes exactes de ces accidents n’ont pas révélées, les troubles musculo-squelettiques demeurent la première cause de maladies professionnelles (à 88%). Les maladies psychiques sont également en nette progression (+6 % par rapport à 2018).

Les seniors plus impactés par les accidents du travail

Autre constat phare de l’étude : environ 10 % des accidents graves du travail concernent les plus de 60 ans.

Plus précisément, les accidents graves, qui entraînent une incapacité à travailler, représentent 8 % des accidents chez les 50-59 ans, et près de 10 % chez les plus de 60 ans.

« Le vieillissement de la population des salariés associé au développement des pathologies chroniques entraine une augmentation de la morbidité et du nombre d’arrêts de travail« , détaille l’enquête.

« Les travailleurs âgés usés par le métier, par conséquent fragilisés, sont, de fait, plus à risque d’accidents« , précise de son côté Dr Lynda Bensefa-colas, médecin du travail.

Des accidents, qui pèsent lourd sur la balance puisque la durée moyenne des arrêts est trois fois plus longue chez les seniors de plus de 60 ans que chez les jeunes de moins de 20 ans. Des incidents et maladies liés au travail qui coûtent à l’Union européenne plus de 3,3 % du PIB par an.

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Le secteur de la construction plus propice aux accidents

Quant aux secteurs où surviennent ces accidents, c’est le milieu de la construction qui arrive en haut du classement avec 53,4 accidents du travail avec arrêt pour 1000 salariés, contre 33,5 sur l’ensemble des secteurs.

« Ce n’est pas une surprise. Le secteur de la construction est depuis longtemps source d’accidents. Les travaux sont pénibles, difficiles, et les charges sont lourdes, ce qui en fait un secteur à fort risque accidentogène« , admet le Dr Lynda Bensefa-colas, médecin du travail.

Autre particularité de ce milieu : « Dans le secteur du BTP, les employés ne suivent pas forcément les règles de prévention. Les travailleurs sont mal informés et formés aux risques du métier ».

De nombreux progrès restent donc à faire en matière de prévention des risques.

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