Jamais les Français n’ont autant manqué le travail pour raison de santé. Derrière la hausse vertigineuse des arrêts maladie, ce sont les risques psychosociaux qui émergent comme les véritables bombes à retardement de notre vie professionnelle. Fatigue, démotivation, surcharge… et si on s’attaquait enfin aux causes plutôt qu’aux symptômes ?
En 2024, les salariés du privé ont été absents 23,3 jours en moyenne pour raison de santé. C’est presque deux fois plus qu’en 2012, où l’on comptabilisait 12 jours (Baromètre Ayming, édition 2025). Une évolution qui ne relève pas d’une simple variation annuelle, mais bien d’une tendance de fond.
Dans près de la moitié des entreprises françaises, les responsables RH estiment désormais que l’absentéisme est élevé, voire très élevé. Et ce phénomène n’est pas sans conséquences économiques. Selon le Conservatoire national des arts et métiers, il coûterait 4 000 € par salarié et par an.
Mais au-delà des chiffres, ce sont les causes de cette vague d’arrêts qui inquiètent. Car derrière les arrêts de travail, ce n’est pas seulement le corps qui lâche. C’est souvent l’esprit.
Un constat clair : l’absentéisme bat tous les records
Risques psychosociaux : quand le mental prend le dessus
Pendant longtemps, on a attribué les absences au travail à des maladies physiques, des virus, des accidents ou des aléas personnels. Mais aujourd’hui, les risques psychosociaux (RPS) s’imposent comme la cause numéro un.
Le baromètre Ayming est formel : les premiers motifs d’arrêt sont désormais les troubles liés à l’environnement de travail lui-même. Parmi eux :
- Surcharge chronique
- Stress permanent
- Manque de reconnaissance
- Perte de sens
- Climat social détérioré
- Solitude au travail, en particulier en télétravail
Ces RPS ne sont pas de vains mots. Ils peuvent déclencher dépressions, burn-out, troubles anxieux, troubles musculosquelettiques (TMS). L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) rappelle que les conséquences des RPS sur la santé sont aussi sérieuses que celles d’un accident du travail. Et les troubles psychiques sont la 2e cause d’arrêt maladie de longue durée, derrière les TMS selon l’Assurance Maladie.
Quand le mal-être s’auto-alimente
Ce qui complique tout, c’est le cercle vicieux de l’absentéisme. Lorsqu’un salarié s’arrête, la charge est souvent reportée sur ses collègues. Ceux-ci, déjà sous pression, subissent une intensification de leur travail… et finissent par craquer à leur tour.
Résultat : une spirale de fatigue, de stress et de désengagement. Ce phénomène touche toutes les strates de l’entreprise et mine le collectif, l’organisation et la performance. Car une équipe en tension permanente n’a ni la tête, ni le cœur à innover.
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