L’association Soins aux professionnels de santé (SPS) propose aux soignants en souffrance des lieux dédiés en cas de coup de mou. Un entre-soi qui peut étonner, mais a ses raisons d’être.
Peu de praticiens savent vers qui se tourner en cas de troubles graves. C’est pourquoi l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) propose de labelliser, début 2017, des unités dédiées. Disséminées dans toute la France, elles permettront de prendre en charge le burnout, la dépression et les addictions chez les professionnels de santé. Et seulement pour eux. L’association envisage d’introduire au minimum une unité par région, avec une capacité de 20 à 30 lits en moyenne.« Certaines cliniques proposent déjà des unités dédiées, mais elles sont trop peu connues et donc sous-utilisées », explique le Dr Eric Henry, généraliste et président de SPS. L’association liste d’ailleurs sur son site les unités existantes et celles qui sont en projet. Ces structures sont isolées du reste de l’établissement d’accueil et se répartissent en trois catégories : unités de psychiatrie, d’addictologie et post-cure. Cette dernière propose une remise en forme physique et des techniques managériales pour apprendre à structurer son temps de travail.
Des patients pas comme les autres
Mais au fait, pourquoi traiter les professionnels de santé à part des autres patients ? « Selon nos sondages, les soignants souhaitent être hospitalisés en interprofessionnalité mais pas dans les mêmes structures que le reste de la population », affirme Eric Henry. « La crainte de croiser un patient dont ils se sont occupés est très présente chez eux », précise le Dr Max-André Doppia, anesthésiste-réanimateur et président de l’intersyndicale Avenir Hospitalier.Eric Henry rappelle également que la présence d’un professionnel de santé hospitalisé dans un service classique perturbe l’organisation des soins. « S’il n’est pas isolé, le médecin hospitalisé sera susceptible de se voir demander des consultations par les autres patients », indique-t-il.
On vous met bien
Isolés, les soignants bénéficieront d’un traitement ad hoc. « Il est conseillé de ne pas donner tous les symptômes au médecin souffrant de troubles psychologiques qui, bien au courant des maladies, risque de s’inquiéter outre mesure », assure Eric Henry. Les programmes de soins seront dispensés par des équipes expérimentées et formées au traitement des praticiens.Quant aux libéraux, pas de panique. SPS s’occupe de tout et propose une prise en charge administrative totale. « Nous nous occupons de la caisse de retraite, de l’Urssaf, de la caisse d’assurance maladie… », explique Eric Henry. L’association se propose même de leur trouver des remplaçants pour gérer la boutique pendant leur hospitalisation. Pour les intéressés, un numéro vert : 0805 23 23 36. Bonne convalescence !