C’est l’heure du bilan ! Le mois dernier, APH publiait les résultats de son enquête sur la souffrance au travail dans les établissements de santé cru 2020. Et malgré la crise sanitaire, c’est le harcèlement moral qui arrive en tête des causes de la souffrance à l’hôpital.
Le harcèlement moral est la première cause de la souffrance des praticiens hospitaliers. C’est l’un des enseignements qui ressort du bilan de l’Observatoire de la souffrance au travail, édition Covid-19. Le mois dernier, Action Praticiens Hôpital partageait les résultats de son travail. « L’OSAT-APH est un outil pour aider les praticiens en souffrance et comprendre les causes et les conséquences de ce qui est devenu en quelques années une véritable épidémie et qui n’est acceptable nulle part, encore moins à l’hôpital, lieu de soin », écrit l’organisme.
En tout, 57 fiches ont été transmises à l’OSAT en 2020. Un panel limité qui permet tout de même de souligner une tendance. « 84% des déclarants avaient un statut de Praticien Hospitalier temps plein », détaille APH. Une souffrance indicible qui s’est décelée dans pas moins de vingt-cinq spécialités, avec une mention spéciale pour l’anesthésie-réanimation, la médecine d’urgence ou encore la biologie. « Pourquoi ? Parce qu’il y a la crise ! Il a fallu rapidement se mettre en ordre de marche sur de nouvelles organisations », commente Carole Poupon, vice-présidente d’APH. Et c’est dans les rangs des femmes que cette souffrance a été le plus souvent diagnostiquée. En tout, 63 % des déclarants étaient des déclarantes. « Il y a plus de femmes, car c’est là qu’il y a le plus souvent d’harcèlement moral », se désole Carole Poupon.
Sur la première place du podium des causes provoquant une souffrance, c’est en effet le harcèlement moral qui se distingue. « Les principales causes attribuées à la souffrance par les déclarants sont un arbitraire flagrant lié à la gouvernance dans l’établissement et une présomption de harcèlement moral au travail (51% des déclarations) », détaille APH, dans son rapport. La désorganisation liée à la crise sanitaire, quant à elle, n’arrive qu’en quatrième position (26%) – derrière une désorganisation grave et chronique du service (46 %), les déficits en personnels médicaux (44 %) et la surcharge émotionnelle (39%). À noter que l’insuffisance de moyens de protection individuels recense également 16 % des suffrages.
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