Réduction des coûts, accélération des cadences, flexibilité à outrance, traumatismes…
Parfois, on aime son travail, mais on n’y arrive plus. « Envoyé spécial » a rencontré des salariés qui craquent et suivi un médecin du travail itinérant.
Sylvana est caissière. Son épaule ne résiste plus aux efforts ni aux nouvelles tâches imposées dans son magasin. Il lui reste sept ans à tenir. Joëlle est en burn-out : secrétaire de syndic, elle se sent dépassée par la réorganisation de sa société. Elle ne peut plus travailler depuis près d’un an.
Louise et Julie sont de jeunes infirmières : épuisées, elles songent déjà à s’arrêter. Fatima, elle, a été victime d’un braquage très violent dans le supermarché qui l’emploie. Traumatisée, elle ne sort plus de chez elle, elle va devoir quitter son entreprise. Toutes aiment leur travail, mais elles ne le supportent plus.
Un cabinet médical dans un camion
Ce travail qui casse, le docteur Marielle Dumortier le voit depuis trente-cinq ans. Elle est médecin du travail. « Envoyé spécial » l’a suivie dans des consultations itinérantes et étonnantes : deux fois par mois, dans un camion transformé en cabinet médical, elle se rend au contact des salariés qui n’ont pas de médecin au sein de leur entreprise.
Réduction des coûts, accélération des cadences, flexibilité et optimisation à outrance : le docteur Dumortier tente de les aider à encaisser l’impact d’un travail qui fait mal.
Un reportage de Raphaële Schapira, Julien Ababsa et Marielle Krouk diffusé dans « Envoyé spécial » le11 avril 2019.