A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommes

Inégalités et Discriminations

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Un an après leur sortie de Sciences Po Paris, les jeunes femmes sont en moyenne payées 30 % de moins que leurs anciens camarades de sexe masculin.

C’est ce qui ressort de l’enquête insertion de l’établissement publiée jeudi 23 juillet et réalisée auprès des étudiants diplômés en 2013.
Cet écart ne manquera pas de faire réagir la direction de la grande école parisienne qui figure depuis juin parmi les dix champions universitaires du classement «He for She» de l’ONU Femmes. Ce palmarès récompense dans le monde entier les décideurs (présidents d’universités, chefs d’entreprise, chefs d’Etat) pour leur engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et leur capacité d’influence sur le sujet.
Et pour cause. Quinze mois après la sortie de l’école, l’écart salarial entre hommes et femmes a presque doublé entre la promotion 2012 – où il n’était que de 15 % – et la promotion 2013. Si la rémunération brute moyenne des diplômés de Sciences Po est d’environ 43 000 euros par an, elle passe de 48 100 à 52 500 euros pour les hommes, alors que les femmes voient la leur baisser de 40 600 à 37 100 euros. L’enquête indique ainsi que « les femmes sont proportionnellement plus nombreuses dans les tranches de rémunérations les plus basses, les hommes étant proportionnellement plus nombreux dans les tranches élevées ».
Activités moins rémunératrices
Le prestigieux diplôme ne met donc pas les jeunes femmes à l’abri des inégalités salariales. Pas surprenant puisque des études ont montré que plus on monte dans la profession de cadre, plus la rémunération est individualisée, et plus l’écart salarial se creuse.
Mais ces chiffres « sont le reflet des inégalités dans la société », commente Hélène Kloeckner, référente en égalité femmes-hommes à Sciences Po, poste créé il y a tout juste un an. L’étude pointe aussi quelques pistes de réponses : « Femmes et hommes ne s’orientent pas tout à fait vers les mêmes secteurs d’activité et n’occupent pas les mêmes fonctions. » Il en est ainsi des secteurs de la communication, des ONG ou des associations, de l’éducation ou de la recherche, que les femmes diplômées en 2013 ont privilégiés. Des champs d’activité souvent moins rémunérateurs que la banque, les assurances, le commerce, la distribution ou la finance vers lesquels les hommes s’orientent plus facilement.
Hélène Kloeckner rappelle que dans le cadre du Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre (Presage) et du projet européen EGERA qu’elle coordonne depuis janvier 2014, l’école intègre une réflexion sur le genre tant dans son fonctionnement que dans ses activités d’enseignement et de recherche. A la rentrée prochaine, des ateliers à destination des jeunes femmes et portant sur l’insertion professionnelle et la négociation du salaire seront par ailleurs mis en place.

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