L'absentéisme pour raison de santé a bondi de 18 % en 6 ans dans les collectivités locales

27 novembre 2014 | Stress Travail et Santé

L’an dernier, les collectivités locales ont constaté en moyenne l’absence de près de 9 % de leurs employés sur l’ensemble de l’année. Ce sont les accidents du travail qui progressent le plus.

C’est un phénomène en augmentation permanente, qui a de quoi inquiéter à l’heure où l’État demande aux collectivités locales de faire des économies. Le taux d’absentéisme des agents du secteur public local pour raison de santé a ainsi bondi de 18% entre 2007 et 2013 (et d’environ 2% par an depuis 2010), selon une étude de Sofaxis, courtier en assurances pour la fonction publique. Il s’établissait à 8,7% l’an dernier: ce qui signifie qu’une collectivité qui emploie 100 agents titulaires a constaté en moyenne, sur l’ensemble de l’année, l’absence de près de neuf d’entre eux, en équivalent temps plein.
Effet de la journée de carence, supprimée en 2014
Parmi les explications, la durée moyenne d’arrêt a augmenté de 6 jours depuis 2007, passant de 34 à 40 jours. Cet allongement concerne largement les accidents de travail (leur durée a bondi de 10 jours, à 55 jours). Cela tient en partie au «vieillissement de la population», les agents de plus de 55 ans s’arrêtant, tous risques confondus, plus de deux fois plus longtemps (75 jours) que les agents de 30 ans. Mais les arrêts pour maladies ordinaires, les plus fréquents, s’étirent aussi. L’étude y voit une conséquence de la très forte baisse des arrêts de courte durée (1 à 3 jours), qui peut être corrélée à l’instauration d’une journée de carence en 2012 et 2013, supprimée par le gouvernement actuel pour 2014. Parallèlement, la proportion d’agents ayant été absents au moins une fois l’an dernier reste cependant stable, à 40%.
A l’arrivée, le coût moyen de ces absences par agent s’est encore accru en 2013, à 1.772 euros, hors frais médicaux. Il va de 922 euros pour la maladie ordinaire à près de 65.000 euros pour la maladie de longue durée. Le coût moyen des accidents du travail a notamment augmenté de près de 100 euros depuis 2007. Calculé sur la base d’un salaire moyen, ces coûts sont supportés directement par les collectivités locales, et non par la sécurité sociale. Les coûts indirects (liés au remplaçant et à sa formation, à la gestion administrative et à la désorganisation) sont «plusieurs fois supérieurs», note l’étude.
Concernant plus spécifiquement les accidents du travail, 1 agent sur 10 en a été victime en 2013. Les causes les plus courantes sont les chutes ou glissades, les efforts de soulèvement, les objets en mouvements (tronçonneuse…). D’où l’intérêt de «mettre davantage l’accent sur la mobilité professionnelle du personnel ainsi que sur la prévention des risques», insiste Pierre Souchon, directeur du département ingénieries services de Sofaxis.
Via Le Figaro

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