L’enfer des open spaces

Stress Travail et Santé

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Sous couvert de faciliter la vie des salariés, les open spaces et les dernières innovations technologiques créent un climat à la « Big Brother ».

Plus l’entreprise est cool, plus elle tend à devenir imperceptiblement orwellienne. Alors qu’il nous a été vendu comme le lieu idéal de circulation des énergies, l’open space s’est avéré, en réalité, un formidable instrument de contrôle social.
Inspiré par l’architecture carcérale du philosophe du XIXe siècle Jeremy Bentham permettant au gardien de voir tout le monde sans être vu, le bureau panoptique produit ce même climat intériorisé de scrutation permanente. Se lever pour aller faire pipi vous donne alors le sentiment de contrevenir à la loi du groupe, masse immobile et censément affairée dont le silence pesant laisse supposer qu’elle n’en pense pas moins.

« Orwellisme cool »

Tout cela pourrait même vous pousser à organiser une conférence de presse pour vous disculper et faire savoir que, si vous vous êtes levé dix fois aujourd’hui, ce n’est pas parce que vous avez un problème de prostate ou que vous êtes super-feignant, mais juste parce qu’il est très inconfortable de rester huit heures assis sans bouger.
Efficace, l’ergonomie sociale afférente à l’open space recèle néanmoins un problème de taille : la mécanique du contrôle y est encore trop palpable. Les récentes tentatives visant à contourner cet écueil sont venues renforcer l’axiome du nouvel orwellisme cool.
Sans place fixe, libre de se poser où il veut comme une abeille butinant à sa guise, le salarié nomade n’est plus assigné à un poste où il peut être observé, mais est désormais géolocalisable à tout moment, grâce au smartphone qui lui a été gracieusement offert par son employeur. Le bureau panoptique est désormais au fond de la poche, rétine omnisciente que l’on emporte partout avec soi.

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