« Qualité empêchée, souffrance au travail, perte de sens pour les salariés, retards, annulations de trains, accidents pour les usagers… » Dans un « espace public cadenassé » par « la petite musique libérale et dérégulatrice », le film documentaire du journaliste et réalisateur Gilles Balbastre, Vérités et mensonges sur la SNCF, donne la parole aux cheminots et nous montre la triste réalité d’un service public dévasté.
Tous les travers de la privatisation du rail anglais, que le réalisateur britannique Ken Loach dénonçait en 2001 dans son film The Navigators, deviennent une réalité quotidienne en France.
Il y a un an, la réforme ferroviaire votée à l’Assemblée Nationale (4 août 2014) avait été l’occasion d’une vaste campagne de manipulation de l’opinion publique orchestrée par le gouvernement de Manuel Valls, la direction de la SNCF et les médias réunis main dans la main.
Face à ce qu’on peut bien appeler une opération de propagande, les milliers de grévistes et les syndicats opposés à cette réforme ont eu bien du mal à exposer et à faire connaître leurs arguments. (Lire sur ce blog, « Voyageurs si vous saviez », 15 juin 2014) Mais force est de constater que l’emploi du mot propagande ne va pas de soi pour un grand nombre de citoyens, voire de cheminots soumis régulièrement à une communication dont les moyens sont considérables. La petite musique libérale et dérégulatrice conditionne à force d’être martelée.
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